Historique

« Les AJOnc ont pour but de promouvoir toutes les actions qui permettent de (re)créer du lien social à partir d’un support de type nature »

Soyons précis. En France, le concept du jardin géré collectivement n’est pas révolutionnaire à la fin du XXe siècle. Dans le Vieux-Lille par exemple, le terrain municipal du jardin écologique était d’abord géré par une communauté de passionnés. Ce qui fut une innovation en France, c’est le principe « ouvert et néanmoins clôturé », avec la clef (ou le code d’entrée) – c’est-à-dire l’accès – donné à tous les habitants qui désirent s’impliquer dans le projet.
À partir de l’expérience des AJOnc et de quelques nouvelles expériences similaires dans d’autres régions en France, le réseau national du JTSE (Jardin dans Tous ses États) publiera à ce sujet un document de référence en 2003 : Carnet de voyage des jardins communautaires.

Les Amis du Jardin des Olieux, association qui a fait ses preuves en matière de participation des habitants (à travers la transformation d’une friche urbaine en jardin public ornemental, cité en exemple et visité alors comme modèle), cherche à redéfinir son action et à aller plus loin dans la participation citoyenne liée aux jardins en ville.

Le projet de création d’un jardin, non seulement conçu par les habitants mais également entretenu et animé collectivement par eux-mêmes, fait son chemin. Une opportunité de partenariat avec la ville de Lille se présente. Chantier Nature, bureau d’étude associatif, fait état d’une multitude de réalisations de ce type à… New-York !

Un petit terrain de 910 m2, situé dans le quartier Moulins à Lille, voit alors sa destinée basculer. Depuis de nombreuses années, cette petite friche urbaine, issue de la démolition de bâtiments vétustes, est délaissée de toute activité. Pour mettre fin au développement d’une végétation sauvage, la mairie l’avait engazonnée et une allée en schiste rouge attendait désespérément les boulistes.

C’est alors que tout bascule. Le terrain commence à sortir de l’indifférence dans laquelle il était plongé. Des habitants vont rêver à des aménagements, des échanges, des animations sur ce lieu.

Le 7 mai 1997, le projet est l’un des premiers à recevoir un parrainage de Naturenville-NaturaLille. Cette opération multipartenariale, menée par la maison de la Nature et de l’Environnement (MRES aujourd’hui) à Lille, soutient les initiatives de sensibilisation du public à la nature en ville, et d’amélioration de la qualité de l’écosystème urbain et du cadre de vie.

En juin 1998, le projet est primé par le Comité Environnement de la Fondation de France, et le Conseil municipal de Lille valide la convention de mise à disposition du terrain. Le Conseil Régional Nord – Pas-de-Calais apporte son soutien au démarrage de cette activité innovante. Une association du quartier (l’Atelier Populaire d’Urbanisme de Moulins) met ses locaux à disposition pour les réunions d’habitants.

Depuis, le JONC – traduisez « Jardin Ouvert et Néanmoins Clôturé » – des (re)trouvailles, considéré comme un site pilote, a fait des émules. Les quartiers de Lille et d’Hellemmes sous l’impulsion, l’accompagnement et le suivi des AJOnc s’en sont inspirés. L’idée s’est également développée ailleurs en France, notamment à Villeurbanne, sous l’impulsion et l’accompagnement de l’association « Le pass’ jardin ». En effet, en juillet 2000 commence l’aventure du JONC des Maguettes dans le quartier de Fives. Dans la même période démarre le projet du jardin du Vert Luizet dans le quartier de Croix-Luizet à Villeurbanne. En juin et juillet 2001 débutent les premières réunions de concertation préfigurant le JONC « Sans Non » à Hellemmes et le JONC du quartier de Wazemmes, à Lille encore. Ces deux jardins communautaires ont pris forme en 2002 et 2003 dans des contextes urbains (dures concessions foncières) et politiques complexes…

Toutes les dynamiques habitantes créées autour des jardins communautaires lillois ont perduré malgré les aléas inhérents à tous les groupes humains.

La démarche des jardins partagés « communautaires » commençait à être connue à travers la région Nord – Pas-de-Calais. Les efforts des AJOnc n’y étaient pas étrangers (plaquette de présentation de l’association et de ses « savoir-faire », accueil de groupes, de journalistes, tenue de stands, « prospection »… et réponses à de nombreuses sollicitations).

Il restait alors à démontrer que les AJOnc pouvaient aider à l’émergence de jardins communautaires au-delà de Lille-Hellemmes.

Le nouveau groupe d’habitants autonome, le Poteau rose, qui s’est constitué en 2004, a franchi tous les obstacles de la négociation-concertation en 2005, pour des perspectives d’installation en 2006…

Le projet de création d’un jardin communautaire dans le secteur Epeule-Montesquieu à Roubaix, porté par l’association « Entre deux parcs », est alors programmé pour une réalisation en 2008 ! Sa matérialisation était conditionnée par la construction préalable, sur une partie du terrain, d’un centre de vie « Papillons blancs » (qui deviendra un partenaire singulier et incontournable…).

Entre temps, émergeait un projet dans le secteur Epeule-Brondeloire, dans le contexte d’une gestion transitoire de l’extension d’un grand parc public. Une association d’habitants complètement autonome s’est depuis créée (en 2006) pour mettre en place le Jardin de Traverse.

À Escaudain, la CAF et la municipalité soutiennent l’implantation d’un jardin partagé communautaire sur un terrain du « Quart de six heures ».

Confirmation du Jardin du Poteau rose, implantation du Jardin de Traverse à Roubaix-Epeule, confirmation de l’implantation du Jardin du Quart de six heures, confirmation expérimentale d’un jardin naturel partagé en milieu rural à Rosult.

Élaboration du projet éducatif des AJOnc, afin d’asseoir les jardins communautaires comme des supports de sensibilisation et d’éducation à la nature et à l’écocitoyenneté.

Se pose, bien entendu, la question des financements, de la (re)connaissance de tous les acteurs institutionnels de cette nouvelle forme d’animation sociale dans les quartiers, autogérée et néanmoins accompagnée, conviviale, festive, culturale, culturelle, et en un mot : citoyenne.

Se pose, en parallèle, la question des modalités d’intervention des AJOnc. Intrinsèquement liée à l’expérience du jardin des (re)trouvailles, l’association AJOnc est venue en accompagnement de groupes qui avaient envie de reproduire la démarche dans d’autres quartiers. Aujourd’hui, la preuve est faite que cette reproduction est possible. D’autres envies sont nées ailleurs dans la région, d’autres initiatives plus ou moins similaires ont été prises par des associations autonomes. Les groupes d’habitants jardiniers suivis par les AJOnc ont d’ailleurs vocation à être les plus autonomes possible.

L’objet de l’association AJOnc, s’est confirmé en 2006 ainsi dans les faits : suivi des jardins existants (notamment ceux légalement rattachés à la structure), accompagnement des nouveaux groupes d’habitants qui le souhaitent, mise en réseau des jardins communautaires de la région Nord – Pas-de-Calais, sensibilisation à la nature et à l’écocitoyenneté.

Constitution d’un pôle dans le Denaisis. L’expérience du jardin du ¼ de 6 heures à Escaudain et la « notoriété » générale des AJOnc ont permis d’amorcer de nouvelles envies dans les communes voisines. Un projet concret d’installation de jardin communautaire se confirme dans le quartier du Faubourg Duchateau à Denain, dans un contexte de renouvellement urbain et de partenariat étroit avec le Centre social.

Le projet éducatif des AJOnc se traduit par la mise en place d’un programme fourni d’activités pédagogiques sur les jardins…

16 jardins communautaires (ou apparentés) sont alors installés ou en cours d’installation dans le Nord, dont une majorité hors Lille-Hellemmes ! 6 autres projets doivent alors bientôt se concrétiser ! Et d’autres pistes sont à l’étude, dont une sérieuse dans le Pas-de-Calais !!

Le pôle Denaisis-Amandinois se renforce. Le jardin du ¼ de 6 heures à Escaudain devient la vitrine du jardin au naturel partagé dans le secteur. Le jardin des Grandes gamelles à Denain commence à s’installer. Et de nouvelles envies naissent à Wavrechain, Douchy…

Pour faire face à l’addition de ces projets à entretenir dans la durée, l’équipe des salariés/stagiaires/bénévoles a été consolidée en nombre et en qualification : assistant de direction médiateur en lien avec les « référents » de jardins, coordinateur d’activités pédagogiques en lien avec le groupe Activités Pédagogiques, coordinateur d’Aménagements-Nature et équipes de jeunes volontaires, atelier Api’ hebdomadaire…

 C’est l’année où démarre un programme d’installation de panneaux « d’interprétation » (accessibles à tout public et particulièrement esthétiques) sur l’ensemble des jardins du réseau. C’est l’année où se généralisent, également sur l’ensemble des jardins, un programme de formations mensuelles à l’inventaire de la faune et de la flore, normalement riche sur ces espaces de biodiversité entretenue. C’est l’année de l’installation de Clubs-Nature & Écocitoyenneté sur plusieurs jardins après une première phase d’expérimentation.

Les AJOnc s’organisent et sont clairement identifiés comme tête de réseau…

C’est aussi une année où des positionnements fluctuants d’élus de collectivités locales ont été préjudiciables à deux projets de jardins pourtant bien avancés : à Lille Sud et à Lomme ! La gestion de quelques arpents de terrain du domaine public par les habitants concernés reste une idée novatrice qui se heurte à la culture ambiante dominante : régie municipale ou abandon à des intérêts privés… Très très peu de place à l’autogestion citoyenne !…

Pour mener à bien ses missions, l’équipe des salariés a été de nouveau confortée : Chargée de gestion et d’administration, nouvelle Chargée d’aménagements au naturel et de sensibilisation à l’écocitoyenneté. On atteint certainement là, un optimum de fonctionnement. Ces nouveaux contrats étant aidés, il faut alors veiller à la pérennisation des postes…

L’année est marquée également par l’entrée dans le réseau de nouveaux groupes d’habitants jardiniers à partir d’initiatives indépendantes de jardins en création (Gondecourt et Neuville, venant rejoindre Méricourt et St-Amand). Le pôle Pas-de-Calais s’organise désormais autour de 2 jardins à Méricourt. Le nombre de jardins « bien installés » devient significatif, dans des contextes très différents, à l’image des 3 derniers (Jard’amis, Jardin des Mille lieux et Jardin de Tout le Monde).

2010 est certainement aussi l’année qui n’aura jamais autant questionné l’avenir quant aux relais et partenariats locaux, dans un contexte d’augmentation sensible des perspectives de nouveaux jardins.

On identifie maintenant différents secteurs d’implantation des jardins communautaires (Lille & environs, Versant Nord-Est Métropole, Pévèle-Mélantois, Flandre intérieure, Denaisis-Valenciennois-Amandinois, Sambre-Avesnois, Gohelle). L’antenne Pas-de-Calais se structure. Les réponses aux sollicitations de partenaires les années précédentes portent leurs fruits sur le littoral, avec de nouvelles perspectives à Calais et Dunkerque.

La reconnaissance de notre action sociale autant qu’environnementale se confirme auprès des partenaires institutionnels (CAF, Politique de la Ville). L’anagramme de JONC, comme Jardin Ouvert Naturel Concerté, prend tout son sens.

Le nombre de jardins installés autonomes égale en 2011, dans le réseau régional, celui des JONC installés juridiquement sous la responsabilité des AJOnc : un équilibre, signe de la pluralité des expériences locales. Le nombre de nouvelles installations s’accroît significativement ! Dans un contexte d’emplois consolidés et d’équipe salariée pluridisciplinaire efficace pour les accompagner.

Le nombre d’adhérents directs au réseau régional a triplé en 10 ans, signe d’un soutien appréciable d’écocitoyens au projet global de l’association.

Il s’agit alors d’expérimenter… Après le jardin naturel partagé : « le bois jardiné partagé » !

On peut remarquer aussi le développement d’un projet en pied d’immeuble en partenariat avec LMH (bailleur social) et la ville : le Jardin du Riez à Seclin-Mouchonnière.

En 2012, le « Festival des JONC – Festival des gens », programmation culturelle et annuelle sur l’ensemble des jardins naturels partagés, s’étoffe encore. De nombreuses manifestations sont maintenant reconduites localement d’année en année et font l’objet d’une plaquette de communication commune.

Enfin, la première édition du « Guide régional des jardins naturels partagés » est sortie ! Ce bel ouvrage témoigne d’un projet d’envergure régionale, d’une épopée sociale (cf. la variété des aventures humaines présentées), et de la façon transversale et concrète de sensibiliser à la nécessaire communion entre l’humain et la nature (cf. les « 7 stations » à travers un jardin écologique en mouvement).

39 jardins sont alors dans le réseau régional tandis que de nouveaux projets apparaissent : 8 perspectives fermes ! On peut notamment constater une consolidation particulière dans le Denaisis-Valenciennois-Amandinois et un développement important en Gohelle.

Le bois jardiné partagé a bénéficié d’une 2ème phase de plantation citoyenne et les rendez-vous culturels et festifs se multiplient sur les jardins bien implantés.

L’autoconstruction prend une place grandissante dans les aménagements (abris, toilettes sèches, géonef…) afin de parfaire l’adéquation entre lien social et nature (re)trouvée…

L’année 2013 a vu cependant disparaître le symbolique Jardin Comme Une Aut’Terre à Lille-Moulins. Bien que convenu comme provisoire, le traumatisme lié à sa destruction conforte la volonté des AJOnc d’engager plutôt l’énergie des habitants jardiniers dans des projets d’aménagement pérennes !

Et dans les faits, les animations Aventure-Nature auprès des enfants se sont multipliées. On en comptabilise 414 en 2014, soit près du double de l’année précédente. L’instauration des NAP (Nouveaux Aménagements des temps Péri-scolaires), a permis la multiplication d’Ateliers Aventure-Nature. Au point qu’ils sont devenus en 2014 plus nombreux que le nombre de Clubs-Nature, destinés eux à un public dit « non captif ». Sur la commune d’Hellemmes, nous sensibilisons même l’ensemble d’une classe d’âge ! Les engagements pris pour 2015 feront encore au minimum doubler le nombre d’animations Aventure-Nature, qui s’approchera alors de 1 000 par an ! 42 jardins concrétisés sont maintenant en réseau et 9 vont bientôt les rejoindre. Les initiatives indépendantes se multiplient, nous avons fait école… Les 7ha du Bois jardiné de la République sont maintenant entièrement plantés. Nous allons, grâce à un partenariat fort avec la Ville d’Avion, expérimenter un plan de gestion citoyen d’un espace naturel partagé dans la durée.

Au chapitre des pertes, il faut déplorer la disparition de notre Jardin secret, sacrifié à la promotion immobilière. C’est un non-lieu, un espace improbable du possible culturel qui quitte la vi(ll)e. Ce type d’espace, hors norme, contribue pourtant à l’équilibrer…

Néanmoins, l’engagement dans la création de nouveaux jardins naturels partagés ne faiblit pas, et le nombre symbolique des 50 jardins en réseau est atteint. Le concept de jardin ouvert et néanmoins clôturé trouve son aboutissement avec la création d’un jardin naturel partagé en … « prison » à Bapaume ! La réussite du projet et l’intérêt pour la (re)socialisation des détenus amène déjà à envisager d’autres projets dans d’autres centres de détention. L’année 2015, c’est aussi la concrétisation d’un jardin naturel partagé prévu dès la planification de la construction d’un ensemble de nouvelles habitations. C’est ainsi qu’a vu le jour le Jardin de la Tossée, à Tourcoing, au sein de l’éco-quartier de l’Union. L’année 2015, c’est aussi la fin de la Région Nord – Pas-de-Calais ; ce qui était notre limite d’intervention territoriale ! La question de notre intervention en Picardie, et de notre partenariat avec la nouvelle grande Région, se pose pour 2016.

On doit s’en réjouir car notre objectif premier d’essaimage est largement atteint. Nous sommes sortis de la marginalité de nos débuts de pionniers. On doit aussi parfois regretter le manque de reconnaissance et de légitimité donné par des porteurs de nouveaux projets non intéressés par la mise en réseau, pourtant source d’enrichissement et de renforcement collectif… Structure de référence régionale, nous sommes interpellés sur de nouveaux territoires comme le douaisis. Des bailleurs sociaux deviennent enfin commanditaires de projets en pied d’immeuble (Pas-de-Calais habitat) ou en expérimentation TRI – Troisième Révolution Industrielle (Vilogia).

C’est l’année aussi où notre arrivée concrète à Arras est tributaire d’une réponse à un appel à candidature de la collectivité !… L’accompagnement à la mise en place de jardins partagés entre donc maintenant, pour certains, dans le champ concurrentiel ! 2016, c’est aussi l’année de notre arrivée en Picardie avec l’amorce d’un partenariat fort avec la Ville de Noyon. Enfin, la valorisation de la permaculture en butte sur de grandes surfaces s’impose avec l’entrée dans le réseau des Jardins du cerf de Ronchin et avec la mise en place de notre Centre ressource à Fromelles. C’est l’année où le nombre de jardins installés du réseau devient exponentiel et où notre mission de recensement régional des différentes initiatives de jardins collectifs se confirme (rénovation de notre site internet amorcée en ce sens) !

Cet anniversaire symbolique des jardins partagés a été copieusement fêté en Région Hauts-de-France (naissance de Nainnain le géant, Convergence régionale de brouettes de nains de jardin, Fête de la Lenteur, Sans-culottides, …). Le réseau national a aussi décidé de marquer cette année par un rassemblement inter-régional… à Lille, ville pionnière : « Les jardins partagés, c’est tout sauf n’importe quoi ! ». C’est donc les AJOnc qui se sont retrouvés en première ligne de l’organisation, relayée par d’autres réseaux régionaux, notamment par Vert le jardin, représentant les bretons ! La réussite de ces événements éclectiques, qui ont rassemblé nos partenaires et des centaines d’habitants jardiniers enthousiastes, a encore montré notre capacité à fédérer autour de nos valeurs de convivialité et de respect du vivant.

C’est pourtant dans ce contexte que s’est désengagé notre partenaire historique : le Conseil Régional !! Sans ménagement, sans prévenir, sans discussion, sans argument !!! Simplement le résultat d’une « chasse aux écolos » promise au lobby des Fédérations de chasse par le nouvel exécutif dans un accord pré-électoral ! Un clientélisme aveugle dont ne peut pas être fière une démocratie représentative !…

Notre capacité à accompagner de nouvelles initiatives d’habitants jardiniers trouvait – jusque là – son point d’équilibre budgétaire avec le soutien légitime du Conseil Régional !… La force de notre mouvement se mesurera à notre capacité à surmonter ce changement de modèle financier20 ans, c’est trop jeune pour mourir !

Non consolidation de CDD en CDI et licenciement économique du directeur sous sa proposition, ont permis d’amorcer une forte baisse de la masse salariale en 2018. L’effectif salarié a diminué de moitié !!

Dans le même temps, les partenariats institutionnels se sont multipliés, notamment avec les bailleurs sociaux (Habitat du Nord et SIA habitat en particulier). Ce qui pose nécessairement une question de répartition des tâches entre salariés (aménageurs médiateurs animateurs) « rescapés » et de surcharge de la direction-coordination-finances concentrée sur un seul poste !!

Cette ré-organisation forcée ne pourra être que transitoire…

L’activité compostage de proximité s’est développée au-delà des jardins du réseau, à travers notamment une expérimentation à l’échelle d’un quartier entier (Fives à Lille) d’implantation de composteurs de rue.

La mise en place de 2 nouveaux outils (Car à vanne et yourte) viennent capitaliser nos savoir-faire en termes d’animation et de pédagogie à la protection de l’environnement et de la biodiversité. Le partenariat avec l’Agence de l’eau Artois-Picardie s’est confirmé dans ce cadre.

Les AJOnc restent la référence régionale en matière de jardins naturels partagés en Hauts-de-France dans un contexte de « banalisation » positive de ce type de projets citoyens et de préoccupation sociétale grandissante autour de la dégradation générale de l’environnement, du climat, et de la biosphère.

De nouvelles perspectives dans le cœur d’Ostrevent n’ont pas pu voir le jour faute de financement pourtant annoncé de la CCCO ! Mais d’autres se sont concrétisées notamment avec le soutien de la Ville de Lambersart, celle de Marcq-en-Barœul, et celui renforcé d’Habitat du Nord (à Ronchin, Jeumont, …).

La mission d’expertise s’est encore vue confirmée par le département du Nord, notamment pour un projet à Fâches-Thumesnil (avec la Ville), un autre à Roubaix (avec une structure sociale, Arcadis), et un autre à Seclin (avec une structure médico-sociale, l’Arbre de Guise). Bien entendu, le soutien à la demande aux projets existants et la mise en réseau des jardins ne se sont pas interrompus !…

L’expérimentation d’installation de composteurs de rue s’est intensifiée avec 15 nouveaux sites, permettant un maillage progressif de l’offre de compostage citoyen sur un territoire, notamment à Lille. La demande des habitants est forte sur cette préoccupation écologique et l’offre de solution simple fortement appréciée.

Comme pour toutes les structures associatives, l’année 2020 a été bouleversée par l’installation de la pandémie de covid.

Les AJOnc ont néanmoins soutenu le maintien de l’ouverture des jardins partagés au maximum du raisonnable. Ceux-ci devenant des refuges de sociabilité et restant plus que jamais des îlots de respiration. Les moments de rassemblements festifs, pourtant intrinsèques à la notion de jardins partagés, ont néanmoins été fortement limités en nombre.

De nombreux projets de nouveaux jardins ont été développés malgré tout, notamment avec des bailleurs (Habitat du Nord en particulier à St Pol sur Mer), mais aussi avec de nombreuses communes : Marquette lez Lille avec deux jardins (quartiers Abbaye et Becquerelle), Armentières (quartier Chanzy), Lambersart (quartier Braille), Faches Thumesnil plaine Mandela, Jeumont avec un jardin (Coubertin).

Le réseau de composteurs de rue s’est aussi étoffé, et la frustration exprimée par des habitants concernés lors de la fermeture temporaire de certains sites à la demande des autorités publiques, témoigne de l’intérêt d’offrir cette possibilité de démarche éco-responsable dans les quartiers.

Dans un contexte de pandémie et de contraintes sanitaires persistantes, les AJOnc ont néanmoins été fortement sollicités et ont répondu à des appels à projets de nature très diverses. La place des interventions auprès des bailleurs (Habitat du Nord) s’est accrue jusqu’à accompagner globalement SIA habitat dans la réhabilitation complète de cités minières (acculturation des habitants à la biodiversité et aménagements naturels)… Les collectivités locales nous demandent maintenant d’intervenir pour renforcer des dynamiques d’habitants défaillantes… Le lien avec les EPHAD semble aussi être une nouvelle piste d’intervention pour les années à venir… De multiples partenariats s’installent jusqu’à de la sous-traitance en bonne intelligence comme avec l’association d’insertion Insersol…

A suivre…